Oeuvre expliquée par l’herméneutique de l’art

L’esthétique, l’harmonie et la quiétude sont trois éléments fondamentaux qui composent l’ensemble des œuvres de l’artiste. L’esthétique comme discipline philosophique derrière l’œuvre, l’harmonie dans les tons et la quiétude dans les scènes. LO est fasciné par la mer et par les reflets dans l’eau qui font naître à chaque instant une autre image de la réalité, toujours en mouvement. Les personnages, de plus en plus fréquents dans ses marines, ne posent pas. Ils sont là dans un but précis; ils ne sont pas décoratifs. Les bateaux qu’ils soient au port, en mer, dans le feu de l’action d’une régate, qu’ils soient voiliers, barques ou paquebots, beaux ou rouillés, inspirent toujours une captivante majesté qui laisse le spectateur rêveur car l’art de LO est de mettre en sensation une narration. La présence humaine n’intervient donc pas dans la liberté visuelle de l’esthète qui peut se placer au cœur même de la scène exposée, selon la dimension de la toile. La traversée spatiale du premier plan au deuxième plan suggère une autre narration plus lointaine, mais seule celle du premier plan importe à l’artiste qui vit le moment présent et qui ne cherche pas à voir plus loin dans le temps. On remarque d’ailleurs ce trait de caractère dans l’ensemble de sa peinture: le premier plan est toujours très détaillé pour ne pas dire « hyper » travaillé. Les ombres sont discrètes sur le pont et dans les drapés; c’est l’une des caractéristiques de l’artiste qui ne laisse rien au hasard. Les cordages ont leur part d’ombre et de lumière, les poulies vernies reflètent également cette surprenante lumière du jour. C’est le soin apporté aux plus petits détails qui nous fait comprendre que l’artiste a passé beaucoup de temps sur chacune de ses toiles. En regardant de plus près, particulièrement dans ses œuvres des douze dernières années, on retrouve plusieurs éléments géométriques: triangles, cercles, etc. situés à des endroits stratégiques, calculés sur le principe du nombre d’or qui est une proportion qui s’explique par un rapport mathématique. Ses compositions sont ainsi calculées pour donner un équilibre tranquille dans un mouvement suggéré, notamment par l’eau et le vent. L’intérêt du nombre d’or ne réside pas tant dans les mathématiques appliquées dans le domaine de la peinture, il réside surtout par la justesse des proportions dans des perspectives subtiles qui forment un ensemble équilibré, fondamentalement hyperréaliste.

Depuis le début des années 2000, on constate l’importance du temps qui passe dans les peintures de LO. Plusieurs éléments y font référence. Dans l’oeuvre ci-dessus, on voit d’ailleurs l’illusion d’un sablier qui coule entre les deux bateaux dont la partie supérieure est encore bien remplie et très bleue, alors que la partie inférieure est plus sombre.

Texte d’HeleneCaroline Fournier,
experte en art et théoricienne de l’art

Symphonie, acrylique sur toile, 36 x 48 pouces